Le baromètre du CDNA suit, à un rythme trimestriel l’évolution du CA, la fréquentation, le panier moyen, les prévisions du CA ou encore les intentions de recrutement pour les prochains mois des commerces de détail non alimentaires. *
Cette étude est réalisée sur plus de 800 entreprises, avec un focus sur chaque secteur d’activité de la FFEF (arts de la table, droguerie, équipement du foyer).
Un troisième trimestre marqué par un phénomène de « déconsommation »
La confiance des ménages s’est effondrée ces derniers mois et stagne désormais à ses plus bas niveaux depuis 50 ans. Ce pessimisme se traduit par la volonté d’accroître son effort
d’épargne, pour ceux qui le peuvent, et donc par des arbitrages de consommation. Ces derniers sont d’autant plus importants qu’en parallèle les pressions sur le pouvoir d’achat restent fortes. Dans le détail, les comportements de descente en gamme se multiplient sur les postes de dépenses contraintes, comme l’alimentaire. Malgré une demande particulièrement morose, le niveau élevé de l’inflation contribue à soutenir la croissance des revenus de certains détaillants. Du côté du petit commerce, la tendance a été nettement moins favorable, parvenant tout juste à se stabiliser. Pour les biens d’équipements, ce sont les volumes de vente qui se replient. D’autant plus que les ménages préfèrent encore préserver leurs dépenses de loisirs.
Dans ce contexte, le trimestre s’est achevé sur une baisse de l’activité du commerce de détail non alimentaire de -1,5% en valeur à un an d’intervalle, en dépit des relèvements tarifaires. La tendance annuelle s’établissait ainsi à seulement 0,1% à l’issue du mois de septembre.
Le recul de la fréquentation associé à la baisse des paniers moyens ont impacté négativement l’activité.
La tendance baissière se confirme
L’activité des spécialistes des arts de la table s’inscrit à nouveau en repli ce trimestre, confirmant la tendance globalement baissière engagée depuis un an. La dégradation du chiffre d’affaires de la profession (-1,5% à un an d’intervalle) est principalement imputable au recul de la fréquentation des établissements. Elle est également liée à la diminution du panier moyen, constatée par 22% des professionnels. Le rythme annuel de progression s’inscrit ainsi fortement en baisse (-10,3%). Le Black Friday en novembre et l’approche des fêtes de fin d’année pourraient toutefois permettre aux professionnels de redresser la barre. Un quart des commerçants interrogés anticipe en effet une hausse d’activité d’ici fin décembre. Du côté des prévisions d’embauche, 7% des entreprises du secteur envisagent de recruter au prochain trimestre, principalement pour augmenter leur effectif.
Une quasi-stabilisation de l’activité
Après un deuxième trimestre mal orienté, les drogueries enregistrent une stabilisation de leur chiffre d’affaires (-0,5% à un an d’intervalle), conséquence d’une baisse de la fréquentation des magasins, et, dans une moindre mesure, d’une érosion du panier moyen. En glissement annuel, le chiffre d’affaires se maintient sous la barre des 1% de croissance.
Contrairement à d’autres secteurs du commerce non alimentaire, les drogueries ne bénéficient pas d’une saisonnalité favorable au dernier trimestre, ce qui explique leur pessimisme quant à l’évolution de leur activité sur la fin d’année. Près d’une droguerie sur cinq anticipe ainsi une dégradation de son chiffre d’affaires. Dans ce contexte peu favorable, les intentions d’embauche ont été revues à la baisse : 6,5% des professionnels envisagent d’embaucher au quatrième trimestre 2023, contre 11,5% à l’issue du mois de juin.
Un chiffre d’affaires à l’équilibre
Après un début d’année bien orienté, le chiffre d’affaires du secteur de l’équipement du foyer s’avère atone ce trimestre. La demande reste globalement morose sur le segment du meuble en raison des difficultés des marchés immobiliers et du fort rééquipement des ménages au plus fort de la crise sanitaire. Les pressions sur le pouvoir d’achat et les arbitrages de consommation pèsent également sur la demande adressée au secteur. Pour autant, près de 3 commerçants sur 10 anticipent une hausse d’activité sur le dernier trimestre. Les petits articles de décoration thématiques pourraient contribuer à soutenir
l’activité. Ces anticipations ne semblent pas pour autant inciter les professionnels à recruter davantage puisqu’ils ne sont plus que 10% à faire état d’un projet d’embauche.